28 mai 2010

La touche étoile


 Canicule d'été
au milieu du mois de mai
prendre des vacances
Il n'y a pas cinquante solutions, il suffit simplement parfois de lâcher prise. C'est ce que je viens de faire. Je ne travaille plus comme designer textile, je vais me définir autrement, je serai libre de le faire au moins. J'ai toujours valorisé l'amour, tenté d'engendrer la paix et recherché la joie partout, quand rien de tout cela n'existe autour, vaux mieux changer de place. Je vais m'en trouver une nouvelle, plus conforme à ce que je suis, en attendant j'ai plusieurs déménagements à vivre: le mien avec mon chum, mais avant je vais aider ma fille qui s'en va à la campagne avec son amoureux, et en dernier ma copine qui va vivre aussi avec son nouveau chum. Tout ça dans le mois de juin, c'est un peu comme des mariages, les belles robes en moins. J'ai déjà l'impression d'être envahie de boîtes dans mon atelier. Pour ouvrir la fenêtre je dois faire des étirements dignes d'un yogi. J'adore le changement, je vais découvrir un nouveau cartier, la Maison de la Culture Frontenac est à côté et ils offrent une programmation intéressante autant pour la musique que pour la danse. Une bibliothèque tout près c'est primordial pour moi autant qu'une épicerie. Je viens de terminer La Touche Étoile de Benoîte Groult et je vous le recommande. C'est écrit de manière impeccable et surtout elle en a des choses à dire, une longue vie remplie de petites luttes quotidiennes contre les archaïsmes que sont le sexisme et le mépris. Faut dire qu'en France on ne se cache pas pour mépriser les femmes, la liberté d'expression n'a pas que du bon, elle peut répandre des clichés en leurs donnant le nom de vérité. L'auteur nous présente Moïra, le destin, qui supervise la vie et la mort, qui sont eux les vrais sujets du livre. J'ai beaucoup apprécié le passage ou elle fait le lien entre la lutte pour le droit à l'avortement et celui du droit à l'euthanasie. C'est une même bataille, celle pour le pouvoir de choisir sa vie. J'ai aimé ce livre pour la vie spirituelle qui truffe ce roman ou l'histoire n'est pas si importante, c'est la façon dont réagissent les acteurs qui importent. Cette femme est une source immense de sagesse et d'humanisme. J'adore son humour grinçant et ses descriptions peu flatteuses du vieillissement. J'aimerais lui ressembler et devenir une vieille malcommode qui fait réfléchir, mais je n'ai pas ce talent. Je ne peut qu'être moi même et des lectures de ce genre font en sorte que j'ai davantage le goût de m'exprimer et d'écouter ceux qui ont vraiment quelque chose à dire. Même si ce quelque chose est un merde bien sentie.

4 commentaires:

Mudd alias Oza Meilleur a dit...

Bonne *nouvelle vie* Line ― BRAVO d'avoir réussi à lâcher prise. La liberté d'esprit... quel bonheur!

Anonyme a dit...

Benoîte, c'est notre mère spirituelle à toutes.

Je suis contente de ces changements dans ta vie.

xx


Djo

Venise a dit...

Des libellules accompagnent l'été et ta nouvelle liberté. Elles sont belles. Très belles. J'ai un penchant fort pour ces bestioles, signe des correspondances entre les fluides. J'ai longtemps utilisé Libellule comme pseudo jusqu'au jour où ce mot est devenu au goût du jour et de la nuit. J'ai alors opté pour plus d'originalité.

Être original est, après tout, assumer pleinement son unicité. Ce que tu fais, belle princesse du rouge.

Ça fait vraiment plaisir d'entendre que tu aimes le changement, c'est la démonstration claire à mes yeux que tu marches allègrement sur la voie du détachement. Tu voles au dessus des chemins qui traversent ta vie ... comme la libellule.

linerouge a dit...

Les libellules représentent le haïkiste ou haïjin, celui qui écrit des haïkus. Cette illustration a été utilisée pour l'affiche et le programme des rencontres de Haïku Canada ui a eut lieu à Montréal les 21,22 et 23 mai dernier. Je ne voulais pas la publié avant que l'évènement n'ait eut lieu. Merci à toutes pour votre support. Je mentirais si je disais que je n'ai pas un peu la chienne.