Fin d'automne

Grand départ des feuilles

qui sous leur or gardent encore

un peu de vert tendre

L’automne est ma saison préférée. C’est la plus belle saison au Québec. Le temps est doux, les arbres rougissent, le tumulte de la vie se calme un peu. On prend le café aux terrasses le plus longtemps possible, on va aux pommes, on étends le linge dehors pour le faire sécher au soleil tant que le temps le permet, tout est prétexte pour aller dehors. On en profite car on sait que l’hiver sera long. Mais l’automne finit toujours mal. Il arrive ici en grande parade colorée comme le cirque, dans un festival de fruits et de légumes à mettre en conserve. Mais après la fête, il ne reste que les papiers sales trimbalés par le vent. Tout semble plus gris encore et les arbres deviennent lugubres dans les jours trop courts et vraiment trop tristes. On espère alors qu’une seule chose : la neige. Elle seule mettra de la lumière dans cette fin de saison. Heureusement que nous savons que le printemps reviendra. J'ai écris ce haïku lorsque j'étais malade. Je ne savais pas encore l'issue de cette maladie. J'avais de l'or dans la gorge, au sens littéral car de véritables grains d'or m'ont été incrustés pour servir de repère lors des séances de radiations. J'avais aussi du vert tendre au fond de moi. Ce vert ce n'était pas l'espoir, mais plutôt le sentiment que quelque chose n'était pas finie, pas aboutie. J'avais des choses à faire encore, à dire aussi, à vivre surtout. Le lavis lui fait partie de la série faite à Baie St-Paul mais le texte est venue par après. J'en ai un exemplaire laminée dans ma salle de bain. Je l'ai donc tout les jours sous les yeux, pour me rappeler que j'existe.

Retour du ciel gris

tous les gens portent du noir

au-delà des modes