04 avril 2009

Caresser ta main
















Passer la soirée
à te caresser la main
du côté velours

C'est le début d'une relation. Le désir est omniprésent mais, l'inconnue, la gêne mêlée d'un peu de crainte nous tiens encore loin l'un de l'autre. Seules nos mains ont la permission de parler leur langage secret, muet et sensuel. Nous étions dans un bar ou jouaient des jeunes de la relève. La musique est sa vie et je voulais en faire partie. Je le veux encore et j'aime toujours autant caresser ses mains qu'il a viriles et chaudes, parfois calleuses et je les enduis de crème sous son regard amusé. Je ne porte jamais de vernis à ongle rouge mais pour les besoins du livre je me suis régalée.
Je viens de me joindre à un groupe de Biodanza , c'est une forme de danse à la fois thérapeutique et très très sociale. Une expérience unique que je vous conseil si comme moi il vous arrive de perdre confiance dans le genre humain. J'ai piqué un colère à mon travail. L'évènement déclencheur était banal mais l'atmosphère tendue depuis des mois avait déroulé le tapis pour moi. Bien que stupide cet évènement à permis de remettre certaine choses à leurs place. Je n'aime pas la colère, c'est une émotion dont il m'est difficile de me remettre. Elle me laisse un goût amer, le sentiment d'avoir été stupide et d'avoir un égo encombrant. Mais j'avoue que quelquefois cela fait du bien. Seulement si cela permet de diminuer la tension qui prévalait. J'ai même du mal avec la colère des autres. Une de mes amies est toujours en beau fusil. Si ce n'est contre sa voisine, c'est sa collègue de travail, sa directrice, son frère ou alors le gouvernement, c'est sont préféré je crois. Le problème c'est que je ne l'entend que chialer, ou alors je ne me souviens que de ces moments là, tellement elle y mets d'énergie et cela fini toujours par se retourner contre moi, soit je ne dis rien et je suis jugée stupide, soit j'approuve et je la relance dans son coléreux délire, bravo, soit je tente de lui montrer le beau côté de la vie: -On sait bien, toi, c'est pas pareil, t'as un chum ,des enfants, une bonne job. Merde, elle fait deux fois mon salaire, elle a deux mois de vacances et une voiture. Elle a une bonne santé, elle fait de la danse et elle est libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Elle n'est pas obligé de salir la mienne. Je m'en tiens loin et elle le sait. Je me demande parfois si la belle complicité qui nous unissait va revenir. Nous avons vécu tellement de choses ensemble. On se connaît depuis qu'on a 20 ans. Nous avons médité ensemble, tellement dansé, nous avons pique-niqué dans des endroits fabuleux, visité des grottes, descendu des rivières en canot, partager des repas mémorables, accuellis l'autre dans des passages difficiles. Mais voilà, celui-là, je baisse les bras. Comme elle m'a fuit durant ma lutte contre le cancer, je la fuis durant sa lutte contre la société. Je ne peux pas l'aider et les pertes collatérales sont trop pénibles pour moi. J'aimerais lui dire qu'elle devient l'archétype de la vieille fille enragée mais sa colère en plus de la rendre aveugle, la rends sourde. J'espère qu'on se retrouvera à sa sortie de cet enfer qu'est la colère. Une amitié aussi précieuse mérite que je lui donne une autre chance.

La pluie annoncée
vient frapper à la fenêtre
comme une vieille amie

2 commentaires:

Venise a dit...

Tu as le courage de tes convictions et de tes valeurs. Je trouve ça beau.

Un bel équilibre, puisque tu laisses la porte ouverte à cette relation. Autrement dit, ce n'est pas la personne que tu rejettes mais la relation qui est devenue néfaste pour toi.

Le Haïku est très joli ... en la circonstance.

linerouge a dit...

Merci Venise
je retourne ce problème dans ma tête depuis des mois. C'est une vieille amie et j'aimerais qu'elle soit heureuse. Malheureusement elle ne peut se décharger de tous ses malheurs sur moi. Alors je suis à la recherche de nouvelles amies et nouveaux amis. Des gens simples qui donnent autant qu'ils prennent. Ça existe puisque j'en ai quelques uns.

Amicalement

Line