27 mai 2009

La danse invisible


Danser dans le noir
une danse invisible
qui réchauffe le corps
J'adore la Biodanza, j'y trouve une nouvelle façon de méditer et surtout une nouvelle façon d'entrer en contact avec les autres, une façon plus naturelle, une manière plus corporelle. Je suis d'une nature sensible et je ressens dans mon corps ce qui se passe autour de moi. Je ne regarde jamais de film d'horreur, cela me fait trop mal. Je n'ai pas peur, j'ai mal et je sais que nous sommes plusieurs dans cette situation. Il y a toujours un moment dans une soirée de Biodanza ou l'on danse lumière tamisée en fermant les yeux et en restant le plus possible sur place pour ne heurter personne. C'est le moment que j'aime le plus car on écoute les pentures de notre corps, nos articulations que l'on met en fonction doucement sur une musique un peu lascive qui fait sortir la douleur et la remplace par le plaisir. Dans ces moments privilégiés je n'existe plus, je ne suis qu'un enfant qui joue avec ses pieds et ses mains dans son berceau ou alors un arbre qui danse dans les bras du vent agitant mes branches sans vraiment savoir combien j'en ai et en ne laissant échapper que le bruit de mon souffle qui ressemble étrangement aux bruits des feuilles du trembles. S'oublier quelques instants c'est tellement reposant et c'est totalement différent du fait d'être oublié par les autres. On a tous vécu enfant, une fête ou tous étaient invités sauf nous, ou une réunion d'adulte ou nous ne sommes pas convié, une promotion qui nous échappe parce qu'on est invisible mais efficace, une salle d'urgence ou l'on passe la dernière parce qu'on ne laisse échapper aucune plainte. S'oublier soi-même fait un bien énorme, on devient ce qui nous entoure pas différent de l'air, du sol, du temps, comme durant un zazen la douleur en moins. Je ne sais pas si c'est l'effet du groupe, de la musique ou simplement parce que je suis particulièrement sensible mais ca marche à tout les coups. Mais ce n'est pas tout, dans une soirée de Biodanza qu'on appelle une Vivencia, il y a toujours un moment ou l'on va vers l'autre, le premier du bord, et on se prend les mains en se regardant dans les yeux sans rien dire. Dans ces rencontres là j'ai toujours un moment de frisson, comme lorsque l'on écoute une musique particulièrement belle, venue de loin et qui nous touche profondément. Je parle de vrais frissons, avec chair de poule et poils hérissés. Les autres s'en amusent un peu, je crois que je suis la seule à ressentir cela dans mon groupe. Mais dans les yeux des autres je vois tellement de beauté et surtout de la bonté que cela me secoue de la tête aux pieds. Il est si inhabituel de voir la bonté des gens d'ordinaire si calculateurs voir mesquins. Cela ébranle mes perceptions et réveille à chaque fois cette émotion, l'émerveillement. J'ai beau savoir que je vais fêter mes 50 ans cette année, je suis toujours comme la petite fille que j'étais à 5 ans, capable d'émerveillement. Je vous en souhaite autant.
Porté par le vent
le pollen invisible
fait pleurer mes yeux

1 commentaire:

Rayondesoleil a dit...

J'ai accompli ma première séance de biodanza hier et tes mots font écho à ce que j'ai ressenti.
Merci et bravo !