14 juin 2009

L'expo





















Vue depuis le fleuve
le Parc de l'Exposition
a l'air encore neuf

Pourtant il date de 1967 et j'ai eut la chance d'y aller. Je n'avais alors que 7 ans et demi mais je me souviens de l'ouverture d'esprit que cela m'avait alors apportée. J'y ai vue pour la première fois de ma vie des gens de toutes les couleurs, de toutes les origines et habillés de toutes les façons. Des hommes en robes colorées, des femmes richement ornées, des enfants qui réalisaient des exploits pour moi. L'une d'entre elle m'avait particulièrement éblouie, une petite danseuse Thaïlandaise. Elle était plus jeune que moi, elle n'avait que 6 ans et dansait comme une déesse à mes yeux pâmée. J'étais réellement en pâmoison, bouche ouverte, yeux écarquillés et complètement figée sur place. Mes parents aussi étaient subjugués, elle dansait si bien en première scène et la troupe entière semblait la suivre. Elle bougeait ses petits doigts avec tant de grâce et tout son corps s'inclinait comme un roseau souple et léger. Même ses yeux dansaient avec elle et tout ses gestes semblaient raconter une histoire que je ne comprenais pas mais dont je ressentais le sérieux: une solitude immense et le besoin de communiquer avec quelqu'un dans l'amour et la compassion. J'ai plané durant des mois, je dansais dans le clos des vaches ce que je pouvais me souvenir de cette danse, sans oublier les yeux. Je tentais de me courber les doigts comme la petite fille le faisait et l'été est passé comme dans un rêve. L'école et la routine ont repris possession de ma vie d'enfant et j'ai oublié comment danser la danse de Bali. Mais c'est resté ancré profondément dans mon esprit et dès que j'ai pu me payer des cours de danse, avec mon salaire de gardienne d'enfant, j'ai repris la route du clos des vaches et tant pis si je ne danse que pour elles et qu'elles me disent mouh, ou meuh, je sais bien qu'au fond j'apporte un peu de distraction à leur quotidien et surtout au mien. Je danse toujours, je ne peux m'en empêcher. Ma fille samedi dernier a dit a mon chum que ça ne prends pas deux minutes et je suis debout en train de bouger. J'essaie de ne cacher personne, je me place sur les côtés de l'auditoire et je m'en fout si on me regarde ou pas, je danse pour cette petite fille qui l'avait si bien fait pour moi et pour la petite fille que j'étais et qui aurait tant aimé le faire mais se faisait dire de rester tranquille. Ce qu'il y a de bien à presque 50 ans c'est qu'on n'est plus obligé d'obéir à personne même pas à ses enfants. J'espère qu'ils n'attendront pas aussi longtemps que moi pour faire ce qu'ils ont réellement envie et d'y prendre plaisir.

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