19 janvier 2010

Deux bananes




















Besoin de soleil
en attendant les vacances
manger des bananes

Comme j'ai brisé mon casque d'écoute au travail la semaine dernière je me suis décidé à en acheter un sans fil. Une petite merveille de légèreté et de fidélité, j'en suis très heureuse. Je peux circuler de mon ordinateur au scaneur et aux différentes imprimantes sans me sentir comme un chien au bout de sa laisse. J'ai donc passé un excellent lundi matin toute à la joie de ce nouveau gadget qui me permet d'écouter de la samba, du baladi, de la musique flamenco ou gitane, du rock, du jazz, bref ce qui me tente ce jour là sans déranger personne. J'essaie de ne pas écouter de blues en ce moment car la tristesse est de retour malgré tout mes efforts. Je crois que ce qui arrive en Haïti y est pour beaucoup. Les médias ont le don de nous montrer les scènes d'horreurs et ce ad nauséam. Je ne vais jamais voir de films d'horreur (parce que j'ai horreur de ça)mais je n'ai pas le choix en ce moment car tout les médias en sont saturés. Je sais qu'on ne peut éviter la réalité mais une fois qu'on a fait son don à la Croix Rouge je crois que l'on peut se donner la permission d'éteindre la télé, de fermer la radio et d'éviter le distributeurs de journaux pour retrouver une certaine sérénité. Je ne le fais que depuis dimanche et il était grand temps. Malgré tout, la tristesse est de retour, cette musique qui traîne au fond de moi quand tout est tranquille et qu'il fait sombre, comme une contrebasse un peu monotone jouée par un débutant qui répète toujours les même deux notes en essayant de les tenir le plus longtemps possible. Tout les gadgets du monde n'y pourraient rien, quand la tristesse sévit il faut juste la regarder passer, comme on regarde un convoi funèbre avec calme et respect. On n'est pas obligé de le suivre, juste reprendre notre route ensuite avec au coeur que la vie est courte et pleines d'épreuves. J'espère que le prochain convoi sera un camion du cirque du soleil ou une bétaillère remplie d'autruche, ça m'amuserait un peu plus. Je ne suis pas inquiète bientôt je reprendrais goût aux beautés des petites choses. En attendant j'ai doublé ma ration de bananes, on ne sait jamais, ça pourrait m'aider.

4 commentaires:

Panthère rousse a dit...

Beau texte! Pour ma part, je n'ai pas allumé la télé depuis plusieurs jours et j'écoute à peine la radio et pas les bulletins de nouvelles. Je lis quelques nouvelles sur Internet, mais pas plus. Je ne peux rien faire d'autre pour Haïti, après avoir fait un don, et je ne veux pas me déprimer. Je compatis avec les Haïtiens, mais que je sois malheureuse ne leur donnera rien de plus... Je te souhaite de retrouver bientôt ta bonne humeur!

Pascal a dit...

Je suis tombé sur ton blog en tentant de retrouver une citation de Spinoza, que j'avais lue dans le métro de Montréal, lors d'un séjour là-bas (je vis en France). Passionnant de découvrir ton univers, tes pensées, tes tranches de vie aussi bien illustrées.
Concernant le sujet de cette note, pas grand chose à ajouter. Les médias sont des mines à moral qu'il vaut mieux « regarder de loin ». Bref, bon courage !

Venise a dit...

J'ai tout de suite été intriguée : pourquoi la ration de banane avait-elle doublée ? Et toujours aussi mûres.

D'accueillir ta tristesse, ne pas te battre contre elle (c'est lui donner de l'attention, elle s'en nourrirait), suffit assez souvent à ce que le convoi passe, comme tu le dis si bien.

J'aime vraiment ton texte. Pour l'importance du deux. De un, les voix extérieures, super joyeuses et entrainantes dans tes oreilles, et la voix silencieuse triste. Tu nous fais bien comprendre ton état aux deux extrêmes. Ça nous arrive à tous, avec conscience ou sans.

Je préfère quand c'est avec conscience.

Avec toi.
Venise

linerouge a dit...

Merci Panthère, ma première lectrice.
Merci Pascal, un nouveau lecteur c'est toujours sympathique.
Merci Venise, tu me comprends si bien, merci d'être avec moi si souvent.