Attirante blancheur
cueillie au bord d'un fossé
-la linaigrette
J'aime partir pour découvrir le monde. J'ai rencontré des tas de gens sur ma route mais bien peu dont j'ai retenu ne serais-ce que le nom. Bien souvent en voyage les contacts sont brefs et les liens tissés, éphémères. Le plus souvent quand on prend la route c'est à la rencontre de nous-même que nous allons. Apprendre à se connaître prend vraiment toute une vie. Il y a deux ans déjà je partais pour le nord, la Côte Nord du Québec plus précisément, où une rencontre entre haijins était devenue un rendez-vous à ne pas manquer et je voulais y être. J'y suis allée simplement pour voir, écouter et rencontrer des gens. L'organigramme serré et le mauvais temps n'ont pas permis de moments inoubliables. J'y ai appris plusieurs choses dont une intéressante, c'est que je préfère rencontrer les gens dans l'intimité. Les groupes ne favorisent que les bons orateurs et les vedettes mais les rencontres profondes, celles ou l'on parle avec les yeux, ont besoin d'intimité. Forte de cette découverte, j'ai profité d'une pause lors de la visite à la communauté Innue de Betsiamits et suis sortie marcher près du fleuve pour y réfléchir au grand air. C'est à ce momemnt que je l'ai aperçue. Elle était juchée sur un fossé et dansait en balançant sa tête sur une musique que je n'entendais pas. Elle n'était pas seule, il y en avait partout, des petites fleurs blanches et cotonneuses poussaient dans ce marécage qui me séparait de l'eau vive. J'ai aussitôt été touchée par son apparente fragilité, sa douceur et ses mouvements gracieux. J'en ais cueillies quelques unes pour les dessiner à l'abri du vent. Une dame de l'endroit me l'a présentée: c'est une linaigrette. Son nom ressemble au mien et je me sens proche d'elle comme une soeur. De retour chez-moi j'ai brodé un coussin avec ce haiga. Ce coussin est sur une chaise berçante et quand je m'y berce il m'arrive parfois d'entendre le vent qui soufflait lors de notre rencontre, la linaigrette et moi.
Dans la chaise berçante
refaire tout les voyages qui
m'ont menée ici
Ce texte a été écrit pour un concours. Je ne le présenterai pas finalement car les conditions d'inscriptions sont trop compliqués et ils comportent des frais en euro. Comme j'y ais consacré du temps et que j'ais demandé à une amie de corriger mes fautes je le publie ici. Vous reconnaîtrez le haiga du 14 janvier 2009. Je reprends rarement mes textes, mais celui-ci allait ailleurs, dans la direction exigée par le concours: une rencontre en voyage.
2 commentaires:
Quand tu m'as fait corriger ton haïku, je ne savais pas que ta linaigrette avait un rapport avec ton voyage sur la Côte Nord. Quel hasard! Me voici donc à Baie-Comeau et ce que j'ai trouvé au bout de la route dépasse mes espérances... À bientôt!
Finalement on trouve de l'or à Baie-Comeau.
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