05 avril 2010

La révolution intérieure



Dîner d'une soupe

en contemplant le lac Gale

dans un Spa de luxe


Cela n'arrive pas souvent dans une vie d'assister à une révolution. Que cette révolution soit intérieur et que l'on puisse en être conscient c'est aussi rare que d'avoir été sur la Place Tien'anmen en 1989. C'est pourtant ce qui se passe en ce moment. Je suis à la fois témoin et participante, je dirais même chef de file de cette révolution personnelle. Mes valeurs n'ont pas changés, mais je sens que plus rien ne sera pareil, il y a un joug que je n'accepte plus de porter. Je crois que cela vient du sentiment que j'ai que mes enfants n'ont plus vraiment besoin de moi. Je peut donc me tourner vers ce qui est important pour moi après eux. Comme je ne m'étais pas poser cette question depuis fort longtemps, je tourne en rond depuis des mois. J'ai déjà vécu l'urgence de changer pour une question de survie au moment où je combattais un cancer. Ce n'était pas une révolution alors, c'était une vrai guerre ou les enjeux étaient la vie ou la mort. Ce que je vie maintenant s'apparente plus à une révolution, un changement de point de vue radical, une autre façon de vivre qui s'amorce. Elle va influencer la vie de mes proches et je dois également en tenir compte. Je ne vais pas tout changer du jour au lendemain, je n'en ais ni le pouvoir ni la force. J'ai besoin de choisir ce qui est bon pour moi, je sais que je dois changer d'emploi, cet environnement m'englue et en plus de ce sentiment de stagnation créé par un travail devenu routinier je sens que je régresse spirituellement dans ce milieu superficiel et souvent méprisant. Je deviens aussi méprisable que méprisée. Voilà l'effet du mépris: il se répend et contamine tout ce qu'il touche. On peut y résister un certain temps mais ce virus fini par trouver une faille et il faut se soigner aux premiers symptômes c'est à dire lorsque l'on commence à mépriser les autres également. J'ai commencé des cours au Cégep, j'apprends le japonais, tout ça ne me servira peut-être pas à grand chose mais me donne pour l'instant le sentiment d'avancer, quitte à changer de direction quand j'arriverai à m'orienter. J'avance, je suis un ruisseau, il n'est peut-être pas buvable mais il va déboucher quelque part. Si c'est sur un marécage, je le contournerais, si c'est sur un lac je m'y baignerai. Avec l'aide de mes proches qui m'encourage à écrire je vois une possibilité à l'horizon. J'ai toujours refusé d'écrire, je me définie comme une illustratrice, je devrais rajouté ratée car je n'en vie pas, enfin pas directement, je vends mes services à une compagnie qui travaille avec la Chine et qui ne permet à personne de réaliser son plein potentiel. J'ai lue trop tôt, j'avais dix ans, l'oeuvre de Colette. Je me souviens de l'étonnement et du ravissement ressentie alors. Un être humain arrivait à décrire et me faire resentir des émotions si variés que j'étais persuadé qu'il était impossible d'en faire autant. Personne ne ferais mieux. Faut dire que la barre est haute avec Colette. En grandissant ma soeur avait de bons résultats en français et je lui ais concédé ce domaine afin de ne pas être en compétition avec elle. Elle a même gagné des prix. J'aimais les maths et le dessin, j'irais donc dans cette direction. J'aime toujours les maths et le dessin mais je n'ai jamais arrêté de lire. Colette n'est donc pas la seule capable de partager des moments privilégiés avec ses lecteurs. Récemment Michel Tremblay m'a prouvé qu'il pouvait y parvenir en passant par une petite fille et sa mère, Rhéona et Maria. Je viens de terminer La traversée des sentiment et j'ai compris qu'il y avait bien des chemins pour communiquer avec les autres. Encore une fois la barre est haute, mai pour la première fois j'ai envie de me donner la permission d'écrire. Je préférerais danser mais je suis arrivée à cinquante ans et l'énergie me manque autant que la grâce. J'aurais également préféré chanter mais je chante mal. Je ne suis pas la seule comme ça, Daniel Rondeau en a fait le titre de son blog ainsi que de son livre tout récemment paru. J'aurais vraiment aimé avoir une belle voix, surtout que mon chum est musicien, on aurait pu créer ensemble. Mais avec son aide je vais chercher si une bourse pourrait être disponible pour quelqu'un comme moi afin d'écrire davantage, d'en faire un but en soit et non juste une mauvaise habitude comme ça l'est maintenant. Il va me falloir travailler fort sur mon estime de moi pour y arriver mais quand je vois Michel Tremblay je sens bien qu'il a des doutes sur son oeuvre et qu'il n'est sure de rien. Les auteurs n'ont pas tous la tête enflée et l'égo qui leur sort par les oreilles. Voilà donc où je suis rendue, c'était le bulletin de nouvelle de la line rouge, merci à ceux qui m'ont toujours encourager et à ceux qui m'encourageront car j'en aurai bien besoin. Je ne viens pas d'un mileux littéraire et de nos jours tout le monde rêvent d'écrire, la compétition est forte. Je m'encourage en me disant que je le fais déjà depuis trois ans et qu'il me faut maintenant prendre cela au sérieux, tout simplement.

6 commentaires:

helena a dit...

Du courage, alors. Le plus difficile, quand on veut changer de vie, c'est de prendre une décision, après, tout est beaucoup plus simple.

linerouge a dit...

Tu as bien raison Helena, la vie me semble plus légère depuis que j'ai pris ma décision. Je cherche encore comment je vais y arriver mais j'avance un pas à la fois. Merci de me lire et de m'encourager.

guylaine couture a dit...

bonjour line
j'ai avec moi, depuis des semaines, ton livre sur les moufettes que tu m'as envoyé. je réalise que je ne t'avais pas encore remercié pour cela. un grand merci de ta générosité!!!

temps de réflexion, temps de décision. il faut prendre le temps parfois de choisir où mettre son énergie. et c'est très sain de le faire!

linerouge a dit...

Merci Guylaine de m'encourager.

mgab. a dit...

je découvre ton blog après ton passage sur le mien, et j'en suis ravie! tellement de réflexions parallèles, l'âge qui nous permet de prendre d'autres routes, si on peut, une peut-être nouvelle vie...
je vais te suivre, line rouge!

mgab. a dit...

ah, et je viens juste de lire (j'ai fait traîner car c'est touffu) 'la révolution intérieure', de Jiddu Krishnamurti. coincidence?