04 novembre 2012

Travailler

Devant sa boutique
le boulanger prend sa pause
quand le jour se lève

Chaque matin je le croise et je lui dit bonjour.  J'ai fait son portrait pour le Sketchbook Project 2013.  Mon sujet est la rue Ontario et les gens que j'y croise: les boutiquiers, le boulanger, l'éboueur, les putes, les punks, les gens du coin et ceux qui ne font que passer.  Mon but est d'améliorer mon dessin de mémoire et de croquer des personnes avec leurs costumes et dans leurs postures naturelles.  Je désire faire de plus en plus de bandes dessinées et mes personnages sont souvent trop figés, c'est un exercice et c'est amusant de retenir des images dans ma tête et de les rendre en dessins sur mon petit carnet.  Cet homme s'appelle Éric, il fait du pain et de l'excellente pizza, bonne comme en Italie (c'est ce qu'on m'a dit) et ce, juste à côté de chez-moi.  Il y a quelques jours je lui ai dit que j'avais fait son portrait de mémoire pour ce projet et le lendemain je lui en apportait une photocopie.  Il a été si heureux qu'il m'a fait un bisou.  J'ai trouvé ça charmant et c'est la plus belle récompense que j'ai eut à faire un simple dessin.  Il a regardé tout le reste de mon cahier avec les yeux brillants et il a semblé déçu qu'il ne soit pas encore rempli jusqu'au bout.  Je lui ai promis de retourner le lui montrer quand il sera terminé.  
J'ai comme lui un travail alimentaire.  J'ai également la chance d'avoir un travail artistique qui me nourrit l'esprit.  Mais je sais que pour lui regarder le soleil se lever en fumant une cigarette sur le pas de sa porte lui apporte autant de paix qu'à moi lorsque j'ai terminé un dessin.  Il existe des tas de chemin différents pour se rendre de la naissance à la mort, le travail en occupe une grande partie, autant y prendre plaisir.  
 Nous devons tous vivre dans des milieux différent et qui bien souvent nous stress.  De mon côté je continue de chercher ce qui est beau dans mon environnement.  Je trouve cet homme beau, il l'est quand il respire doucement l'air du dehors en alternance avec la fumée de sa cigarette.  C'est comme une métaphore de la vie.  On respire le bon et le mauvais et on continue sa vie comme on peut.
Je n'échappe pas à cette règle.  
La morale de cette histoire est pourtant plus simple qu'il n'y parait: j'aime les bisous, c'est tout.

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