22 mars 2013

Ouvrir la fenêtre
pour profiter de la vue
-lui tourner le dos

Il est si facile d'être obnubiler par nos petits soucis.  Il y en a parfois tellement qu'on est vite submergé.  J'ai beau avoir dix ans de méditation zen dans le corps, la sagesse ne m'a pas été donné en don naturel.  Je me mets facilement les nerfs en boules et j'ai surtout du mal avec les gens qui ont des idées arrêtées, des esprits fermés et avec lesquels il est impossible de discuter.  Aucune ouverture possible, aucun compromis ne peut même être envisager.  Ça, c'est un truc qui me blesse et que je n'arrive même pas à comprendre. 

Nous vivons tous sur la même planète et nous sommes tous différents mais avons tous les mêmes besoins de base.  Nous devrions tous être capable de se mettre à la place de quelqu'un d'autre, cela demande un minimum d'imagination.  Malheureusement je réalise que bien des gens n'ont pas ce minimum.  Cela donne des chicanes de voisins, des malentendus entre collègues, des brouilles entre amis. 

Cela me décourage vraiment.  Je suis de ceux qui ne demande rien, qui font le plus possible pour être agréable aux autres, alors à force de ne pas recevoir de retour d'ascenseur, de me frapper sur des murs rigides, je fini par me trouver bonasse, poire, dinde, conne, cave ou du moins, mal adaptée socialement.

J'aimerais avoir la placidité de mon chum, sa nonchalance lui procure un recul face aux évènements que je n'ai pas suffisamment.  Je perçois la rigidité des autres comme de la méchanceté.  Je ne suis qu'une enfant dans mes perceptions.  Je ne me suis pas suffisamment frotté au monde, sans doute suis-je trop longtemps restée à la maison à m'occuper de mes enfants.  J'ai trop longtemps pratiqué la bienveillance et vue la méchanceté comme étant un objet lointain et résultant de la misère, alors qu'aujourd'hui je réalise que la méchanceté est chose courante et tolérée, voire admise comme normale.  Voilà finalement ce qui me mets les nerfs en boule.

Il me revient en mémoire une phrase de ma grand-mère maternel, qui avait surement plus de sagesse que moi et encore plus de compassion:  Les gens méchants ne sont au fond que de pauvres malheureux.

C'est ce que je me dit maintenant, ils sont surement plus malheureux que moi et voilà la bonasse qui revient au galop car je me dit aussitôt: Qu'est-ce que je peut faire pour eux?

Alors cette fois, j'ouvre la fenêtre et je regarde dehors pour me sortir de cette boucle de la compassion qui ne fait qu'entretenir la misère.

Aucun commentaire: