avec le vent du large
-musique MP3
J'ai fait cette aquarelle l'année dernière à Chandler en Gaspésie. C'est un endroit superbe et j'étais seule sur la plage car s'était en mai et il ne faisait pas chaud du tout. Pour me réchauffer je me suis mise à danser puis j'ai penser à mon lecteur MP3 et je me suis mise de la musique, celle de Lynda Thalie et j'ai danse du baladie sous le regard amusée des goélands.
Parlant de goéland voici un petit haïku sur eux:
sur le terrain de soccer
attendent un ballon
Pour ceux qui s'intéressent au texte qui m'a vallus le prix Marco Polo le voici:
Je haïku
Lilas
Habiter en ville n’est pas toujours rose. Heureusement il y a les lilas qui débutent la saison des bonnes odeurs. Après eux viennent les tilleuls et ils sont nombreux à Montréal. Puis les vrais fleurs : pivoines, roses, violettes, géraniums et giroflées. Il y a aussi les simples, ces herbes que les citadins ingénieux autant que paresseux font pousser en lieux et places du gazon. Certains coins sentent le thym, la ciboulette, la menthe ou la mélisse. Chaque fois que j’ai aménagé dans un nouvel endroit en ville, j’ai planté un ou des lilas. Ils n’ont pas tous survécus, les gens sont si méchants. Celui que j’ai devant chez-moi est encore bien petit. Il n’a pas encore fleurit. Faut dire que les hivers sont rudes mais il pousse vaillamment près de mon escalier. Je sais qu’un jour son parfum montera jusqu’à ma fenêtre.
Dans la cour d’école
parfumant le coin poubelle
un lilas en fleur
Intérieur
J’ai longtemps été une femme d’intérieur. Je suis restée dix ans à la maison pour m’occuper de mes enfants. Ce furent les plus belles années de ma vie. Toutes les choses auquelles je renonçais pour eux m’étaient remboursées en amour et en joie. J’étais heureuse de les voir grandir et de redécouvrir le monde à travers leurs yeux. Je suis finalement retournée à l’Université et maintenant que les enfants ont quittés la maison je suis bien contente d’avoir un travail que j’aime. C’est le plaisir que j’ai toujours eut à observer les fleurs qui m’a conduite au design textile. Après ma formation en design graphique c’est mon porte folio plein d’aquarelles de muguets, pivoines, hortensias qui m’a ouvert une première porte. Si jamais vous pousser la porte de ma maison vous y verrez un intérieur bien rangé, des aquarelles sur tous les murs et des boites à chapeaux fleuries.
Gros rhume printanier
demeurer à l’intérieur
dans les draps fleuris
Nuit
La nuit est toujours belle en ville. Je rate tous les couchers de soleil par manque d’horizon mais dès que les lumières s’allument, l’ambiance se transforme. Montréal est une ville paisible. Ce n’est pas dangereux de sortir le soir et de rentrer en pleine nuit. Il y a même une Nuit Blanche en mars ou beaucoup de lieux culturels restent ouvert toute la nuit. J’adore y participer mais je nuis toujours rentrée avant trois heures. Je suis plutôt du matin que du soir. En ville le matin il ne se passe rien. Tout dort encore pour récupérer de la nuit précédente et pour se préparer à la suivante. Alors, j’apprends les bienfaits de la sieste pour pouvoir sortir avec mes amies voir ce spectacle de danse ou entendre ce fameux musicien.
Marcher seule la nuit
et avancer sans frémir
seulement du foulard
Engoulevent
De tous les oiseaux qui sillonnent le ciel du Québec, l’engoulevent d’Amérique est le plus troublant. Je l’ai entendu tous les étés de ma vie. Enfant, il m’effrayait car je prenais son cri pour celui des vampires. Maintenant ces oiseaux nocturnes sont mes compagnons de balcon. Ils viennent se nourrir autour des lampadaires et font des acrobaties entre les fils électriques et les cordes à linges des ruelles. J’ai même aperçue une femelle couvant ses oeufs sur le sol de cailloux entourant une sculpture moderne en bordure de l’autoroute la plus bruyante de Montréal, le Métropolitain. Son plumage se confondait avec les pierres et c’est le clignement d’un de ses yeux qui avait attiré mon attention tant elle était immobile.
L’été va arriver
l’engoulevent l’a annoncé
hier soir à minuit
Montagne
J’aimerais avoir la force et le courage d’une de mes amies partie marcher dans les montagnes du Népal. Je me contente du Mont-Royal et quand je peux je me joins au Cercle des Mycologues de Montréal pour chercher des champignons dans les Laurentides. Je me sens bien entourée d’arbres. Les forêts du Québec sont nombreuses et sauvages. Les petites montagnes d’ici sont autant de portes sur de nouveaux paysages. J’avous être une piètre cueilleuse car je m’arrête à tout ce que je vois, autant les arbres, les fleurs, les insectes que les champignons. Mais je participe toujours avec joie à leurs sorties, beau temps mauvais temps. Je porte mes bottes de caoutchouc vertes et je descends avec eux dans les coulées humides propices à la découverte de nouveaux et beaux spécimens. Je contemple alors les montagnes d’en bas.
Les anciennes montagnes
couvertes d’abondantes forêts
et de champignons
Iglou
La neige est abondant cette année. Québec qui fête son 400ième anniversaire de fondation a aussi fêté son 400ième cm de neige tombée. Il y a toujours plus de neige à Québec qu’à Montréal et enfant nous nous creusions des cachettes que nous appelions iglous. Nous fabriquions des moto-neiges en neige et faisions des courses imaginaires et sans fin. Je suis née à Québec mais j’habite Montréal depuis que je suis adulte. J’aime l’hiver et je suis contente d’aller patiner au Vieux Port. Depuis deux ans il y a l’Igloofest ou des d.j. chauffent l’atmosphère d’un hangar sans toit. Des montages vidéo sont projetés aux deux extrémités et tous de monde danse avec ses grosses bottes et son gros manteau. Ce n’est pas le Carnaval mais c’est une belle façon de fêter dehors les joies de l’hiver.
Des iglous de glace
décorent l’entrée de la fête
éclairés de bleu
Chaleur
Aimer l’hiver et la neige ne veut pas dire que je n’apprécie pas la chaleur. Il n’y a rien de meilleur qu’un bon chocolat chaud après le ski ou le patin. Ces dernières années je découvre le réconfort du thé. J’aime le thé noir avec du lait et des épices façon tchai indien. Je raffole du thé vert japonais et j’en ai une petite collection. Mon préféré est le genmaicha qui contient du riz soufflé et ça lui sonne un petit goût de fête. La meilleure chaleur que je connaisse est a chaleur humaine. Un sourire d’enfant, la main d’une amie, ou encore l’épaule de mon homme et ses grands bras rassurants. Il n’y a rien de mieux pour réchauffer à la fois le corps et le cœur.
Besoin de chaleur
boire un thé fort et brûlant
blottie dans tes bras
Hiver
Il n’y a que trois saisons au Québec. L’hiver empiète sur le printemps d’un côté et l’été fait la même chose de l’autre. Après le temps des sucres le printemps se pense arrivé mais il se fait tasser dans le coin par l’hiver qui n’a pas dit son dernier mot. Quand le printemps arrive enfin à se faire une place, l’été vient le clouer au sol et fait éclater tout les bourgeons et les fleurs en même temps. A force de prendre des coups le printemps ici a apprit à être discret et c’est le glou glou de l’eau qui coule sous le banc de neige ou l’odeur différente d’un matin de soleil qui nous révèle sa présence. Il arrive sur la pointe des pieds et se retire de la même façon. Il sait que nous l’attendons désespérément et qu’il a une petite place toute spéciale pour lui dans nos cœurs.
Froid matin d’hiver
le ciel est pur et tout bleu
mes doigts sont gelés
Amour
Savoir ce que l’on veut dans la vie, je crois que c’est ce qu’il y a de plus important. Après une grave maladie dont j’avais parait-il peu de chance de survie, je me suis retrouvée seule, amaigrie et affaiblie mais guérie. Pour célébrer le Nouvel An, j’ai décidé de prendre une vrai résolution cette année-là je n’irais que vers la joie car j’en étais remplie et j’en appréciais la valeur. L’année suivante je décidais d’aller vers l’amour car j’avais beaucoup de joies à partager. Ce furent de bonnes années, mais pas vraiment reposantes, alors la suivante je décidais d’aller vers la paix. Depuis je n’ai rien trouvé de mieux que ces trois là : la joie, l’amour et la paix. Alors je les entretiens au quotidien, je continue de les chercher et de les partager. Je les appelle mes valeurs, mes vraies valeurs.
Dors bien mon amour
j’irai marche près du lac
et te raconterai
Urbain
Je vie en vile, je ne sais pas ce que je fais là. Je dessine des fleurs, des arbres et des oiseaux. J’écris des haïkus sur ces sujets. J’aimerais dessiner la mer, le fleuve, les montagnes. Je vais devoir me mettre à dessiner les édifices, les pylônes, les camions, les ponts. J’ai déjà commencé, un jour je vous les montrerai. Ce que j’aime de la ville c’est sa vie culturelle. Il y a tant de chose à voir, à faire, que j’en oublie la foule, les odeurs étranges, les saletés autour. Toute cette activité, c’est à la fois stimulant et distrayant. J’ai toujours des projets de création mais j’ai aussi des tas de choses à voir qui m’empêchent de les réaliser. Je rêve d’aller vivre à la campagne mais j’ai bien peur de m’y ennuyer. Je sais pourtant au fond de moi que je suis capable d’être heureuse aux deux endroits.
Les trottoirs urbains
sont souvent pleins de surprises
ce matin -une balle
Départ
L’automne est ma saison préférée. C’est la plus belle saison au Québec. Le temps est doux, les arbres rougissent, le tumulte de la vie se calme un peu. Après avoir vidé les bleus de ma palette d’aquarelle durant l’été, je peux enfin jouer avec les rouges. Il y en a partout jusque dans l’eau des rivières. Le rouge est ma couleur préférée. C’est aussi le temps du ketchup et des confitures. Ketchup aux fruits et confitures fraises et kiwis sont mes préférés et pour conserver mes fleurs préférées, les capucines, je les mets dans du vinaigre avec une grosse cuillère d’épices à marinades. J’ai mon pinceau préféré, un Robert Simons no. 26, mon chanteur préféré, Paulo Ramos, un Brésilien et mes endroits préférés sont les quais et le gares, car ce que je préfère ce sont les départs.
Grand départ des feuilles
qui sous leur or montrent encore
un peu de vert tendre
Écrit à Montréal en mars 2008
2 commentaires:
Ce sont de superbes mots, j'adore.
Merci
Ça fait plaisir. Comme le fait de se savoir lu.
Merci
Line
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