Je commence par remercier celles qui m'ont donné leurs adresses postales pour que je leur écrive un petit mot sur une carte aquarellée de ma main. Malheureusement, les cartes en question n'étaient pas vraiment conçues pour l'aquarelle et la surface a bouloché, un peu comme le font les vieux chandails de laine. Je vais me reprendre.
Il y a quelques jours un épervier de Cooper est venu se poser juste au-dessus de ma tête sur une branche d'un grand érable. Il m'a donné tout le temps dont j'avais besoin pour l'identifier comme il faut. Puis il est reparti, aussi soudainement qu'il était apparu. J'ai l'impression que notre vie se compare à ce passage éphémère. Quelques personnes ont le temps de nous connaître et voilà que l'on repart. J'aimerais dire ici à tous ceux que j'ai connus que je les ai aimés. J'en suis certaine, car je suis de celles qui aiment d'abord et s'en mordent les doigts ensuite. Vous en connaissez surement d'autres comme moi.
Aujourd'hui, j'ai parcouru le jardin pour arracher les pousses d'érable à Giguère, de merisier et de chêne qui s'invitent dans les plates-bandes. Nous habitons dans la forêt, ils ont toute la place qu'il leur faut, alors pas question de les laisser faire de l'ombre aux rosiers et aux autres fleurs qui survivent dans ce sol rocheux. J'ai ensuite attaché les rosiers grimpants qui sont repartis de rien puisqu'ils ont gelé entièrement durant l'hiver. J'ai aussi retiré leurs branches mortes et bien sûr je me suis piquée à leurs épines. J'ai également attaché les framboisiers qui ont tendance à ramper au lieu de grimper. Je leur ai trouvé de très jolis tuteurs dans la forêt. C'est plus facile de récolter les framboises debout qu'à plat ventre. C'était suffisant pour aujourd'hui, j'ai de moins en moins de résistance. J'imagine que c'est normal. Je n'en apprécie que d'avantage chaque moment passé au jardin.
En vol circulaire
l'épervier surveille le coin
-vigile bénévole
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