07 juin 2024

 Il pleut et le tonnerre gronde.  Les arbres et toutes les plantes ont bien besoin de cette pluie.  Ça sent bon dehors et il fait plus frais plus le soir avance.  Il est 16 heures et ma petite-fille vient de rentrer de l'école.  Je suis allée la rejoindre à l'autobus avec un parapluie, mais la chauffeuse d'autobus scolaire l'a déposée devant l'entrée.  Il existe encore des gens bienveillants. Merci madame! 

Le mois de juin c'est déjà l'été et on sent bien que les vacances approchent car les enfants font des sorties avec leurs classes.  Ma petite-fille est allée au Centre des Sciences à Montréal et aussi au Théâtre Gilles Vigneault à St-Jérome pour voir un spectacle de danse.  Lundi dernier c'était jour de pique-nique au parc du coin.  Tout ça entre les examens.  Les enfants d'aujourd'hui ont au moins cette chance de sortir du cadre de l'école de temps à autre.  Pour le reste, je ne suis pas certaine que leurs vies soient plus faciles.

J'aimerais bien cet été aller camper pour entendre la pluie tomber sur le toit de la tente. Me retrouver au bord d'un lac le soir et entendre le cri d'un ou même des huards.  Ou encore mieux, celui d'une chouette ou d'un grand duc, ou même un moyen duc.  Compter les étoiles filantes au mois d'août lors des Perséides.  Faut que je voie comment on peut organiser ça.

Hier j'ai reçu mon troisième traitement d'immunothérapie.  Je n'ai pas d'effets secondaires pour l'instant.  Après le quatrième, je passerai un scanner et les médecins pourront voir si ces traitements sont efficaces ou pas.  Ce sera donc dans un mois que je serai fixée sur ce sujet.  Cette semaine je suis allée à l'hôpital en vélo.  Cela me prend une heure, mais c'est une heure de pure joie.  À l'aller comme au retour. Heureusement qu'il n'a pas plu, j'aurais surement moins apprécié.

En ce moment j'apprécie ma vie, mon quotidien, ceux et ce qui m'entourent.  Je fais des bouquets de fleurs, j'ai toujours aimé ça.  Leur vie est encore plus éphémère que la nôtre.  Une amie me demandait pourquoi j'avais un bac à compost puisque je ne mange plus.  C'est pour les fleurs.  Chaque fois que je me rends au tas de compost dans la forêt pour y déposer les restes des fleurs, je me dis que j'aimerais bien qu'on y dépose mes restes également.  Mais ma fille ne veut rien entendre et je comprends très bien que les rituels autour de la mort se font pour les vivants, pour les aider à faire leur deuil. Mais je tiens à donner mon corps à la science.  Je désire que des étudiants en médecine voient ce que des radiations au cobalt font sur les tissus humains.  J'ai déjà signé ma carte de don et ma fille est au courant.  L'hôpital qui recevra mon corps doit ensuite incinérer mes restes et redonner mes cendres aux membres de ma famille lors d'une petite cérémonie de remerciements.  Ensuite on enterrera mes cendres sous un lilas.  C'est parfait pour moi. 


                                                  Long avertissement

                                                  au beau milieu de la nuit

                                                  le cri d'un huard






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